La bataille de la Somme,
de septembre à novembre 1916
Objectif du module : Guidés par des questions de recherche et des questions axées sur l’enquête, les élèves examineront des perspectives historiques et contemporaines sur la bataille de la Somme, en utilisant des éléments de preuve tirés de sources primaires en vue de comprendre les causes et les conséquences de la bataille et de porter un jugement sur son succès ou son échec.
Public cible : De la 10e à la 12e année Connaissances préalables requises : Des connaissances générales sur le contexte de la Première Guerre mondiale; la deuxième bataille d’Ypres CPH primaire visé : La perspective historique CPH secondaires visés : Les causes et les conséquences |
Interessé à combiner le projet Nous nous souviendrons d'eux à certaines des activités de ce module? Voici les liens à deux dossiers de service de soldats dont les récits sont reliés au sujet de ce module: Private Patrick D’Amour Private Francis Curran |
La situation
À l’été et à l’automne de 1916, les troupes françaises, britanniques, coloniales et des dominions, dont le Canada, attaquèrent le front tenu par les Allemands le long de la Somme, une rivière de la région de Picardie, en France. L’opération faisait partie d’une offensive générale à l’échelle du continent, comprenant les troupes italiennes et russes dans le sud et l’est de l’Europe, qui se joignirent à l’effort de guerre contre les Puissances centrales. L’Allemagne passa toutefois à l’offensive en premier en février 1916, attaquant l’Armée française à Verdun en vue d’infliger à la France des pertes si grandes qu’elles provoqueraient son effondrement. En conséquence, les dirigeants français demandèrent une assistance immédiate à la Grande-Bretagne et à ses dominions. Les dirigeants britanniques étaient réticents parce que leurs forces continuaient de grandir en 1916 et qu’elles n’étaient pas prêtes pour la tâche, mais ils répondirent néanmoins à l’appel des Français à fournir une plus grande part de l’effort de guerre à compter de juillet 1916. Depuis lors, les historiens et les historiennes ne s’entendent pas sur la question de savoir si la bataille de la Somme avait pour but de remporter la guerre dans l’année ou d’aider les Français en menant une guerre d’usure contre l’Allemagne afin de tracer la voie vers une victoire future. En décembre 1916, après la bataille, l’Allemagne proposa des conditions de paix en vertu desquelles elle conserverait une grande partie des territoires conquis en Belgique, dans le nord de la France et en Europe de l’Est. Les Alliés refusèrent.
Était-ce une attaque alliée qui visait à gagner la guerre ou à éviter de la perdre?
Le contexte
La bataille de la Somme demeure la bataille la plus célèbre et la plus controversée de la Première Guerre mondiale, considérée par certains comme étant synonyme d’échec, en particulier à cause des pertes énormes subies par les Britanniques le premier jour de l’assaut, le 1er juillet 1916. Les forces de la Grande-Bretagne et des dominions perdirent 57 470 hommes tués et blessés ce jour-là, le plus meurtrier de l’histoire britannique. Le 1er Bataillon du Newfoundland Regiment était parmi les unités décimées, ayant perdu plus de 700 de ses 800 hommes, de sorte que ce jour fut à jamais lié à l’histoire canadienne après que le dominion indépendant de Terre-Neuve eut adhéré à la Confédération en 1949. Les événements dramatiques et tragiques du 1er juillet 1916 dominent les histoires de la bataille de la Somme, faisant ombrage à des événements qui durèrent jusqu’en novembre 1916.
L’année 1916 fut aussi une année de désespoir pour la France. Les armées françaises avaient supporté en grande partie le fardeau de la guerre sur le front occidental durant presque deux années complètes. De vastes secteurs des régions du Nord, riches en ressources naturelles, y compris la grande ville industrielle de Lille, demeuraient entre les mains des Allemands, tout comme la majeure partie de la Belgique. Les forces allemandes engagèrent une énorme bataille d’usure à Verdun en février 1916, dont l’objectif était de « saigner la France à blanc » afin de venir à bout de la volonté des Français de poursuivre la guerre. Les dirigeants français pressèrent les commandants britanniques de devancer au 1er juillet la date du déclenchement de l’offensive de la Somme pour soulager les pressions exercées sur Verdun.
En 1916, les effectifs des forces terrestres britanniques et de celles des dominions étaient suffisants pour prendre la relève des Français sur une grande partie du front ouest. La composition du Corps canadien augmenta alors à quatre divisions complètes comptant plus de 100 000 hommes. La principale contribution du Canada à l’offensive débuta en septembre 1916, après que le Corps canadien eut quitté Ypres pour être déployé plus au sud, dans le secteur de la Somme, en France. Sous le commandement du général britannique Julian Byng, les Canadiens se familiarisèrent alors avec les dernières méthodes de combat et les plus récents systèmes d’armement des Français et des Britanniques, depuis les mitrailleuses légères et les chars d’assaut jusqu’aux avions et à l’artillerie lourde. Ces outils et ces méthodes furent tous employés lors de la bataille de Flers-Courcelette, en septembre, la première victoire remportée par les Canadiens lors d’une offensive d’envergure au cours de la Première Guerre mondiale. Les tactiques et les systèmes devenus célèbres plus tard à la bataille de la crête de Vimy, en avril 1917, tel le barrage roulant d’artillerie, furent mis au point dans le secteur de la Somme en septembre 1916.
À mesure que les combats se poursuivaient durant tout le mois d’octobre, le climat humide d’automne réduisit la visibilité, limitant ainsi l’efficacité de l’observation aérienne et de l’artillerie, ce qui donna lieu à des combats coûteux au-delà de Courcelette, dans les tranchées Regina et Desire, contre des unités allemandes transférées à la Somme depuis la région de Verdun. Les attaques montées par les Canadiens aidèrent donc à soulager la pression subie par leurs alliés français, mais au prix de 24 000 hommes tués, blessés ou faits prisonniers au terme de l’offensive, en novembre 1916.
Les débats historiques portant sur la bataille de la Somme tournent autour de la question de savoir quel camp subit les plus grandes pertes lors de bataille d’usure la plus célèbre du monde. Certains historiens et historiennes, dont Winston Churchill, ont allégué que les pertes françaises et britanniques furent beaucoup plus nombreuses que celles subies du côté des Allemands, démontrant ainsi le caractère insensé de la stratégie d’usure des Alliés. Selon d’autres récits, les Allemands essuyèrent des pertes légèrement plus élevées et plus importantes compte tenu des pressions continues dont les Puissances centrales faisaient l’objet pour qu’elles poursuivent les combats sur trois fronts.
L’année 1916 fut aussi une année de désespoir pour la France. Les armées françaises avaient supporté en grande partie le fardeau de la guerre sur le front occidental durant presque deux années complètes. De vastes secteurs des régions du Nord, riches en ressources naturelles, y compris la grande ville industrielle de Lille, demeuraient entre les mains des Allemands, tout comme la majeure partie de la Belgique. Les forces allemandes engagèrent une énorme bataille d’usure à Verdun en février 1916, dont l’objectif était de « saigner la France à blanc » afin de venir à bout de la volonté des Français de poursuivre la guerre. Les dirigeants français pressèrent les commandants britanniques de devancer au 1er juillet la date du déclenchement de l’offensive de la Somme pour soulager les pressions exercées sur Verdun.
En 1916, les effectifs des forces terrestres britanniques et de celles des dominions étaient suffisants pour prendre la relève des Français sur une grande partie du front ouest. La composition du Corps canadien augmenta alors à quatre divisions complètes comptant plus de 100 000 hommes. La principale contribution du Canada à l’offensive débuta en septembre 1916, après que le Corps canadien eut quitté Ypres pour être déployé plus au sud, dans le secteur de la Somme, en France. Sous le commandement du général britannique Julian Byng, les Canadiens se familiarisèrent alors avec les dernières méthodes de combat et les plus récents systèmes d’armement des Français et des Britanniques, depuis les mitrailleuses légères et les chars d’assaut jusqu’aux avions et à l’artillerie lourde. Ces outils et ces méthodes furent tous employés lors de la bataille de Flers-Courcelette, en septembre, la première victoire remportée par les Canadiens lors d’une offensive d’envergure au cours de la Première Guerre mondiale. Les tactiques et les systèmes devenus célèbres plus tard à la bataille de la crête de Vimy, en avril 1917, tel le barrage roulant d’artillerie, furent mis au point dans le secteur de la Somme en septembre 1916.
À mesure que les combats se poursuivaient durant tout le mois d’octobre, le climat humide d’automne réduisit la visibilité, limitant ainsi l’efficacité de l’observation aérienne et de l’artillerie, ce qui donna lieu à des combats coûteux au-delà de Courcelette, dans les tranchées Regina et Desire, contre des unités allemandes transférées à la Somme depuis la région de Verdun. Les attaques montées par les Canadiens aidèrent donc à soulager la pression subie par leurs alliés français, mais au prix de 24 000 hommes tués, blessés ou faits prisonniers au terme de l’offensive, en novembre 1916.
Les débats historiques portant sur la bataille de la Somme tournent autour de la question de savoir quel camp subit les plus grandes pertes lors de bataille d’usure la plus célèbre du monde. Certains historiens et historiennes, dont Winston Churchill, ont allégué que les pertes françaises et britanniques furent beaucoup plus nombreuses que celles subies du côté des Allemands, démontrant ainsi le caractère insensé de la stratégie d’usure des Alliés. Selon d’autres récits, les Allemands essuyèrent des pertes légèrement plus élevées et plus importantes compte tenu des pressions continues dont les Puissances centrales faisaient l’objet pour qu’elles poursuivent les combats sur trois fronts.
Questions et débats cruciaux
Les deux activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des sujets ou des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Les élèves exploreront la vision du monde selon quatre pays différents impliqués dans la bataille.
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Les élèves adopteront la position d’acteurs historiques en réponse à la question de savoir si la Somme fut un désastre sans équivoque.
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Le contenu de ce module est toujours en développement. De nouveaux liens seront ajoutés à mesure que nous explorerons des sources additionnelles. Toute recommandation quant au contenu du site est bienvenue!
Activité/Évaluation culminante
Pour démontrer leur compréhension, les élèves travailleront en équipe de deux pour enregistrer des entrevues l’un ou l’une de l’autre sur vidéo ou sur fichier balado. Les élèves élaboreront des questions qu’ils et elles se poseront à tour de rôle sur la possibilité de considérer la bataille de la Somme comme un succès. Tant l’intervieweur ou l’intervieweuse que la personne interviewée répondront à ces questions. Les élèves doivent faire appel aux documents de sources primaires pour appuyer leurs réponses.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure de reconnaître qu’il existe diverses perspectives sur la bataille de la Somme parmi les nationalités étudiées dans cette activité. Les élèves devraient aussi être en mesure d’expliquer dans ce module que la reconnaissance de cette diversité de perspectives est essentielle pour comprendre le passé.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure de reconnaître qu’il existe diverses perspectives sur la bataille de la Somme parmi les nationalités étudiées dans cette activité. Les élèves devraient aussi être en mesure d’expliquer dans ce module que la reconnaissance de cette diversité de perspectives est essentielle pour comprendre le passé.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.