La campagne de bombardement
de 1942 à 1945
Objectif du module : Guidés par des questions de recherche et des questions axées sur l’enquête, les élèves exploreront la dimension éthique de la campagne de bombardement en tenant compte des perspectives historiques contenues dans les sources primaires disponibles, et ils et elles dégageront les causes et les conséquences de cette campagne.
Public cible : De la 10e à la 12e année CPH primaire visé : La dimension éthique CPH secondaires visés : Les sources; les causes et les conséquences |
Interessé à combiner le projet Nous nous souviendrons d'eux à certaines des activités de ce module? Voici les liens à deux dossiers de service de soldats dont les récits sont reliés au sujet de ce module: Flying Officer Ralph Perry Davies Flight Lieutenant George Theodore Berg |
La situation
La moralité de la campagne de bombardement et son utilité ont fait l’objet d’un débat parmi les universitaires tant à l’époque que de nos jours. Selon plusieurs – alors comme maintenant –, le bombardement systématique de villes allemandes ciblées et de leur population était et demeure moralement indéfendable et signifie que les Alliés ne valaient pas mieux que le mal qu’ils combattaient. Selon d’autres – alors comme maintenant –, la campagne de bombardement était une réaction tout à fait raisonnable au bombardement de terreur de villes britanniques par les Allemands et la seule façon pour les Alliés d’organiser une riposte efficace. Elle permit, tout au moins, d’ouvrir un « deuxième front », aérien celui-là, pour appuyer les Russes.
D’autres encore – alors comme maintenant – ont fait valoir que la campagne de bombardement accapara trop d’efforts et donna trop peu de résultats. La destruction massive de villes allemandes depuis les airs n’eut lieu qu’au moment où les Alliés approchaient des frontières allemandes, à la fin de 1944. Les estimations de l’ampleur de l’effort déployé par l’industrie pour construire et entretenir une énorme flotte de bombardiers varient entre 7 % et près de 50 % de la capacité industrielle de la Grande-Bretagne, et les équipages aériens vidèrent les autres services de leurs hommes les plus compétents et les plus brillants. Certains soutiennent que si l’on avait affecté les mêmes ressources aux opérations de l’armée et de la marine, la guerre se serait terminée plus tôt. Le débat sur l’utilité du bombardement stratégique et sur sa capacité à mettre fin rapidement aux guerres fut assombri par le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, qui força effectivement le Japon à se rendre.
D’autres encore – alors comme maintenant – ont fait valoir que la campagne de bombardement accapara trop d’efforts et donna trop peu de résultats. La destruction massive de villes allemandes depuis les airs n’eut lieu qu’au moment où les Alliés approchaient des frontières allemandes, à la fin de 1944. Les estimations de l’ampleur de l’effort déployé par l’industrie pour construire et entretenir une énorme flotte de bombardiers varient entre 7 % et près de 50 % de la capacité industrielle de la Grande-Bretagne, et les équipages aériens vidèrent les autres services de leurs hommes les plus compétents et les plus brillants. Certains soutiennent que si l’on avait affecté les mêmes ressources aux opérations de l’armée et de la marine, la guerre se serait terminée plus tôt. Le débat sur l’utilité du bombardement stratégique et sur sa capacité à mettre fin rapidement aux guerres fut assombri par le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, qui força effectivement le Japon à se rendre.
Le contexte
L’idée de remporter une guerre en attaquant directement la capacité – ou la volonté – de l’ennemi de faire la guerre exerçait une grande influence sur la planification des forces aériennes avant 1939. En fait, deux campagnes de bombardement menées par les Allemands contre la Grande-Bretagne entre 1915 et 1917 conduisirent à la création de la Royal Air Force (RAF) britannique en tant que service séparé en 1918 afin de mettre cette idée en pratique. Lorsque les Allemands attaquèrent à nouveau des villes britanniques lors du « blitz » de 1940-1941, les Britanniques décidèrent de lancer une riposte à grande échelle.
Les premières tentatives britanniques de procéder au « bombardement stratégique » de cibles industrielles et militaires entre 1939 et 1941 se soldèrent par un échec. Les chargements de bombes et les aéronefs étaient trop petits, les bombardements manquaient de précision et les pertes subies lors des raids diurnes étaient prohibitives. Quand les Britanniques passèrent aux bombardements de nuit, les pertes diminuèrent beaucoup, mais la précision des bombardements était épouvantable : à peine 5 % des bombes tombaient à moins de 8 km de la cible. En 1941, les Britanniques commencèrent à construire une vaste flotte de puissants bombardiers quadrimoteurs pouvant transporter d’énormes chargements de bombes en une seule sortie. En février 1942, ils se mirent aussi à cibler des zones entières de villes allemandes pour tenter de briser la volonté du peuple allemand. Les bombes incendiaires devinrent des outils de plus en plus importants dans cette campagne pour réduire des villes allemandes en cendres. Les Américains, qui partageaient la passion de la RAF pour le bombardement stratégique, se joignirent aux Britanniques en 1942, volant de jour en formations théoriquement d’autodéfense pour attaquer des cibles industrielles d’importance.
Les Alliés lancèrent un assaut aérien soutenu contre l’Allemagne en 1943 par l’offensive de bombardement alliée, menée par les Américains pendant le jour et le Commonwealth britannique pendant la nuit. Malgré certains incidents tragiques, comme l’incendie de Hambourg en juin 1943, les pertes d’aéronefs demeuraient élevées et les résultats, toujours aussi peu reluisants. La campagne de bombardement n’atteignit son apogée qu’après l’été de 1944, une fois que les défenses aériennes de l’Allemagne furent sérieusement affaiblies et que les Alliés eurent réuni d’énormes flottes de bombardiers : 70 % des bombes tombées sur l’Allemagne furent larguées après le 1er septembre 1944. La force de bombardiers alliée, qui disposait de plus de 4 000 quadrimoteurs chaque jour pour effectuer des raids, représentait un immense pouvoir de destruction. Son offensive culmina par l’incendie de Dresde en février 1945, dans lequel on estime qu’environ 80 000 personnes périrent.
L’ARC
L’Aviation royale du Canada (ARC) joua un rôle de premier plan dans la campagne de bombardement stratégique. Les 11 escadrons de bombardiers de l’ARC furent tous réunis au début de 1943 au sein du 6e Groupe de l’ARC du Bomber Command, la plus grande et la plus importante formation d’aéronefs construits, exploités et commandés par le Canada au cours de la guerre. Au final, le 6e Groupe se composait de 13 escadrons de l’ARC, qui exploitaient plus de 200 bombardiers quadrimoteurs lourds « Halifax » et « Lancaster ». Le 6e Groupe comptait pour un quart des groupes de bombardement affectés au Bomber Command. D’autres escadrons canadiens, tel le 405e Escadron, servirent dans le groupe d’éclaireurs (Path Finder) qui identifiait les cibles. L’ARC exploitait également quatre escadrons de chasse de nuit qui défendaient la Grande-Bretagne et, souvent, effectuaient des vols d’appui aux opérations de bombardement, attaquant les chasseurs de nuit allemands qui tentaient d’abattre les bombardiers. Les escadrons de l’ARC comptaient aussi dans leurs rangs un très grand nombre de Canadiens, qui représentaient environ 25 % des équipages.
Les opérations des bombardiers se traduisirent par de lourdes pertes de personnel, surtout en 1942-1943, alors que le taux de survie des équipages oscillait autour de 25 %, et durant la bataille dite de Berlin, à l’hiver de 1944. Parce qu’ils avaient été formés tardivement, les escadrons de l’ARC avaient tendance à utiliser des appareils anciens tandis que les autres escadrons volaient dans des appareils récents, à des altitudes et à des vitesses plus élevées. En conséquence, les Canadiens subissaient parfois de lourdes pertes et, à plusieurs occasions, il fallut détourner les escadrons de bombardiers de l’ARC vers des tâches moins risquées en attendant qu’ils reçoivent à leur tour de meilleurs appareils.
Le Canada avait pris l’engagement de participer à la guerre aérienne en 1939 (voir le module « Le Canada et la guerre mondiale dans les airs » ) en s’attendant à subir peu de pertes. En fin de compte, 10 000 aviateurs canadiens perdirent la vie dans la campagne de bombardement, soit un quart des Canadiens morts au combat au cours de la guerre.
Les premières tentatives britanniques de procéder au « bombardement stratégique » de cibles industrielles et militaires entre 1939 et 1941 se soldèrent par un échec. Les chargements de bombes et les aéronefs étaient trop petits, les bombardements manquaient de précision et les pertes subies lors des raids diurnes étaient prohibitives. Quand les Britanniques passèrent aux bombardements de nuit, les pertes diminuèrent beaucoup, mais la précision des bombardements était épouvantable : à peine 5 % des bombes tombaient à moins de 8 km de la cible. En 1941, les Britanniques commencèrent à construire une vaste flotte de puissants bombardiers quadrimoteurs pouvant transporter d’énormes chargements de bombes en une seule sortie. En février 1942, ils se mirent aussi à cibler des zones entières de villes allemandes pour tenter de briser la volonté du peuple allemand. Les bombes incendiaires devinrent des outils de plus en plus importants dans cette campagne pour réduire des villes allemandes en cendres. Les Américains, qui partageaient la passion de la RAF pour le bombardement stratégique, se joignirent aux Britanniques en 1942, volant de jour en formations théoriquement d’autodéfense pour attaquer des cibles industrielles d’importance.
Les Alliés lancèrent un assaut aérien soutenu contre l’Allemagne en 1943 par l’offensive de bombardement alliée, menée par les Américains pendant le jour et le Commonwealth britannique pendant la nuit. Malgré certains incidents tragiques, comme l’incendie de Hambourg en juin 1943, les pertes d’aéronefs demeuraient élevées et les résultats, toujours aussi peu reluisants. La campagne de bombardement n’atteignit son apogée qu’après l’été de 1944, une fois que les défenses aériennes de l’Allemagne furent sérieusement affaiblies et que les Alliés eurent réuni d’énormes flottes de bombardiers : 70 % des bombes tombées sur l’Allemagne furent larguées après le 1er septembre 1944. La force de bombardiers alliée, qui disposait de plus de 4 000 quadrimoteurs chaque jour pour effectuer des raids, représentait un immense pouvoir de destruction. Son offensive culmina par l’incendie de Dresde en février 1945, dans lequel on estime qu’environ 80 000 personnes périrent.
L’ARC
L’Aviation royale du Canada (ARC) joua un rôle de premier plan dans la campagne de bombardement stratégique. Les 11 escadrons de bombardiers de l’ARC furent tous réunis au début de 1943 au sein du 6e Groupe de l’ARC du Bomber Command, la plus grande et la plus importante formation d’aéronefs construits, exploités et commandés par le Canada au cours de la guerre. Au final, le 6e Groupe se composait de 13 escadrons de l’ARC, qui exploitaient plus de 200 bombardiers quadrimoteurs lourds « Halifax » et « Lancaster ». Le 6e Groupe comptait pour un quart des groupes de bombardement affectés au Bomber Command. D’autres escadrons canadiens, tel le 405e Escadron, servirent dans le groupe d’éclaireurs (Path Finder) qui identifiait les cibles. L’ARC exploitait également quatre escadrons de chasse de nuit qui défendaient la Grande-Bretagne et, souvent, effectuaient des vols d’appui aux opérations de bombardement, attaquant les chasseurs de nuit allemands qui tentaient d’abattre les bombardiers. Les escadrons de l’ARC comptaient aussi dans leurs rangs un très grand nombre de Canadiens, qui représentaient environ 25 % des équipages.
Les opérations des bombardiers se traduisirent par de lourdes pertes de personnel, surtout en 1942-1943, alors que le taux de survie des équipages oscillait autour de 25 %, et durant la bataille dite de Berlin, à l’hiver de 1944. Parce qu’ils avaient été formés tardivement, les escadrons de l’ARC avaient tendance à utiliser des appareils anciens tandis que les autres escadrons volaient dans des appareils récents, à des altitudes et à des vitesses plus élevées. En conséquence, les Canadiens subissaient parfois de lourdes pertes et, à plusieurs occasions, il fallut détourner les escadrons de bombardiers de l’ARC vers des tâches moins risquées en attendant qu’ils reçoivent à leur tour de meilleurs appareils.
Le Canada avait pris l’engagement de participer à la guerre aérienne en 1939 (voir le module « Le Canada et la guerre mondiale dans les airs » ) en s’attendant à subir peu de pertes. En fin de compte, 10 000 aviateurs canadiens perdirent la vie dans la campagne de bombardement, soit un quart des Canadiens morts au combat au cours de la guerre.
Questions et débats cruciaux
Les trois activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Les élèves classeront et compareront les arguments historiques et modernes avancés pour justifier la campagne de bombardement.
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Les élèves retraceront les efforts de bombardement stratégique à partir de 1939 en utilisant des organisateurs graphiques pour y indiquer la période, les cibles, les ressources employées et les effets des bombardements.
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Les élèves liront des documents juridiques internationaux sur le bombardement de civils et en présenteront une évaluation.
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Le contenu de ce module est toujours en développement. De nouveaux liens seront ajoutés à mesure que nous explorerons des sources additionnelles. Toute recommandation quant au contenu du site est bienvenue!
Activité/Évaluation culminante
Les élèves rédigeront une proposition en vue du prochain accord international concernant le bombardement de civils, en utilisant un argument historique pour formuler les résolutions proposées.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.