La bataille de la crête de Vimy,
du 9 au 12 avril 1917
Objectif du module : Guidés par des questions de recherche et des questions axées sur l’enquête, les élèves examineront l’historiographie de la bataille de la crête de Vimy.
Public cible : De la 10e à la 12e année Connaissances préalables requises : Lens – la bataille de la côte 70; la bataille de la Somme CPH primaire visé : L’historiographie CPH secondaires visés : Les sources; la pertinence historique; la continuité et le changement |
Interessé à combiner le projet Nous nous souviendrons d'eux à certaines des activités de ce module? Voici les liens à deux dossiers de service de soldats dont les récits sont reliés au sujet de ce module: Private William Luprt Private Patrick Raymond Arsenault |
La situation
La bataille de la crête de Vimy, survenue en avril 1917, figure parmi les faits d’armes les mieux connus de l’histoire canadienne. Les historiens et les historiennes ne s’entendent cependant pas sur la signification profonde qu’a prise cette bataille au Canada après la guerre, en particulier sur la façon dont elle est devenue un symbole de l’accession du Canada au statut de nation. Certains soutiennent que les sentiments de fierté nationaliste suscités par la bataille de la crête de Vimy étaient le fait exclusif de régions urbaines et anglophones du Canada. D’autres affirment en revanche que les lourdes pertes causées par la bataille jouèrent un rôle déterminant dans la crise subséquente de la conscription, qui eut pour effet de diviser l’opinion publique canadienne pendant et après la guerre. Certains se demandent si le choix de la crête de Vimy pour l’érection du monument commémoratif national canadien de la Grande Guerre n’a pas eu une influence sur la signification de la bataille.
Les historiens et les historiennes sont aussi partagés quant à l’importance militaire de la bataille. Certains estiment que les allégations voulant que la capture de la crête de Vimy ait marqué un point tournant dans la guerre en exagèrent quelque peu les conséquences. D’autres estiment par ailleurs que l’accent mis sur les succès des Canadiens dévalorise les réalisations importantes des Britanniques et des Français pendant l’offensive alliée du printemps et minimise le rôle considérable joué par les Britanniques dans la capture de la crête. Toutefois, les historiens et les historiennes conviennent généralement que la bataille constitua une importante victoire canadienne et britannique et qu’elle fut un point tournant dans l’évolution des méthodes de guerre des Alliés qui leur valurent finalement la victoire en 1918.
Les historiens et les historiennes sont aussi partagés quant à l’importance militaire de la bataille. Certains estiment que les allégations voulant que la capture de la crête de Vimy ait marqué un point tournant dans la guerre en exagèrent quelque peu les conséquences. D’autres estiment par ailleurs que l’accent mis sur les succès des Canadiens dévalorise les réalisations importantes des Britanniques et des Français pendant l’offensive alliée du printemps et minimise le rôle considérable joué par les Britanniques dans la capture de la crête. Toutefois, les historiens et les historiennes conviennent généralement que la bataille constitua une importante victoire canadienne et britannique et qu’elle fut un point tournant dans l’évolution des méthodes de guerre des Alliés qui leur valurent finalement la victoire en 1918.
Le contexte
Quatre divisions du Corps canadien unirent leurs forces le long de la crête de Vimy en novembre et en décembre 1916, et ce, juste après avoir servi ensemble dans la campagne de la Somme. Sous le commandement du lieutenant-général britannique sir Julian Byng, les Canadiens reconstituèrent leurs effectifs et étudièrent attentivement les leçons apprises au cours des trois mois de combat dans la Somme. Le secteur de la crête de Vimy dans lequel ils arrivèrent avait été le théâtre d’âpres combats entre les troupes françaises et allemandes en 1914 et en 1915. Le secteur demeura relativement tranquille en 1916, si ce n’est une attaque limitée des Allemands lancée contre les troupes britanniques venues y relayer les troupes françaises. Les historiennes et les historiens canadiens ne sont pas d’accord sur la valeur des efforts déployés par les Français et les Britanniques à Vimy entre 1914 et 1916.
Au début de 1917, les Britanniques prévoyaient une nouvelle offensive à Arras en vue d’appuyer une offensive massive de l’Armée française plus au sud, non loin de Soissons. On appelle communément l’offensive Nivelle – du nom du général français Robert Nivelle – l’effort commun déployé sur le front occidental en avril 1917. Le Corps canadien se vit confier la tâche de prêter main-forte à l’attaque lancée par les Britanniques en capturant les hauteurs de Vimy surplombant Arras. Les Canadiens se préparèrent minutieusement à la bataille en se fondant sur des opérations détaillées de reconnaissance des positions allemandes, sur une réorganisation tactique mettant l’accent sur des tactiques de peloton et en se livrant à des répétitions rigoureuses. Des milliers de soldats des troupes de soutien canadiennes et britanniques travaillèrent sans relâche derrière le front pour réunir d’énormes quantités de munitions, de vivres, d’eau et d’autres fournitures indispensables aux troupes chargées de donner l’assaut. De plus, les stratèges militaires canadiens et britanniques mirent au point un plan d’artillerie détaillé constitué d’environ 850 canons de campagne et canons de gros calibre afin d’anéantir les défenses allemandes, de neutraliser l’artillerie ennemie et de mettre en place un rideau continu d’obus explosifs le long des lignes de tranchées ennemies pour empêcher les troupes allemandes de faire feu sur l’infanterie canadienne lorsque celle-ci avancerait dans le « no man’s land » au déclenchement des hostilités. En 1917, les usines des Alliés étaient enfin en mesure de produire suffisamment d’obus explosifs pour opposer un tel barrage de feu à grande échelle.
Dès 5 h 30 le matin du 9 avril, l’énorme tempête d’artillerie déclenchée par les Canadiens et les Britanniques battait son plein au moment où la première vague de l’infanterie canadienne déferlait des tunnels et des tranchées. Après que ces bataillons d’infanterie eurent défait les troupes allemandes en poste sur la première ligne de front criblée d’obus, des troupes fraîches canadiennes les devancèrent pour maintenir l’élan de l’assaut vers la deuxième et la troisième ligne de tranchées allemandes, au sommet de la crête. À la fin de la journée, la majeure partie de la crête avait été capturée à l’exception des défenses imposantes situées au sommet de la crête, autour de la côte 145. La 4e Division poursuivit le combat dans le secteur et, le 12 avril, toute la crête était aux mains des Canadiens.
La nouvelle de la victoire fut accueillie avec beaucoup de joie au Canada et dans les autres pays de l’Empire. Cette nouvelle était la bienvenue à un moment où l’on commençait à désespérer de voir la fin de la guerre. En dépit des succès initiaux obtenus par les troupes canadiennes, britanniques et françaises en avril 1917, l’offensive Nivelle ne conduisit pas à la victoire espérée. Les pertes énormes subies par la France – plus de 130 000 morts et blessés – conjuguées à l’épuisement ressenti après trois années de guerre incitèrent certaines des unités de l’Armée française à se mutiner. Il fallut une longue période de reconstitution des troupes et de récupération de leurs forces pour les combattants qui restaient.
Le Canada paya un fort tribut pour cet exploit. Près de 3 600 hommes furent tués en 4 jours et 7 000 autres furent blessés, ce qui représente les plus lourdes pertes du Canada dans une seule offensive au cours de toute la Première Guerre mondiale. D’autres opérations canadiennes particulièrement meurtrières, notamment celles de la Somme, de Passchendaele et de la campagne des Cent Jours, causèrent des pertes encore plus élevées en vies humaines, mais ces pertes résultaient de diverses offensives échelonnées sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Quatre soldats canadiens furent décorés de la Croix de Victoria pour des actes d’héroïsme pendant la bataille. Ce sont le capitaine Thain MacDowell, le soldat William Milne, le sergent suppléant Ellis Sifton et le soldat John Pattison.
Au début de 1917, les Britanniques prévoyaient une nouvelle offensive à Arras en vue d’appuyer une offensive massive de l’Armée française plus au sud, non loin de Soissons. On appelle communément l’offensive Nivelle – du nom du général français Robert Nivelle – l’effort commun déployé sur le front occidental en avril 1917. Le Corps canadien se vit confier la tâche de prêter main-forte à l’attaque lancée par les Britanniques en capturant les hauteurs de Vimy surplombant Arras. Les Canadiens se préparèrent minutieusement à la bataille en se fondant sur des opérations détaillées de reconnaissance des positions allemandes, sur une réorganisation tactique mettant l’accent sur des tactiques de peloton et en se livrant à des répétitions rigoureuses. Des milliers de soldats des troupes de soutien canadiennes et britanniques travaillèrent sans relâche derrière le front pour réunir d’énormes quantités de munitions, de vivres, d’eau et d’autres fournitures indispensables aux troupes chargées de donner l’assaut. De plus, les stratèges militaires canadiens et britanniques mirent au point un plan d’artillerie détaillé constitué d’environ 850 canons de campagne et canons de gros calibre afin d’anéantir les défenses allemandes, de neutraliser l’artillerie ennemie et de mettre en place un rideau continu d’obus explosifs le long des lignes de tranchées ennemies pour empêcher les troupes allemandes de faire feu sur l’infanterie canadienne lorsque celle-ci avancerait dans le « no man’s land » au déclenchement des hostilités. En 1917, les usines des Alliés étaient enfin en mesure de produire suffisamment d’obus explosifs pour opposer un tel barrage de feu à grande échelle.
Dès 5 h 30 le matin du 9 avril, l’énorme tempête d’artillerie déclenchée par les Canadiens et les Britanniques battait son plein au moment où la première vague de l’infanterie canadienne déferlait des tunnels et des tranchées. Après que ces bataillons d’infanterie eurent défait les troupes allemandes en poste sur la première ligne de front criblée d’obus, des troupes fraîches canadiennes les devancèrent pour maintenir l’élan de l’assaut vers la deuxième et la troisième ligne de tranchées allemandes, au sommet de la crête. À la fin de la journée, la majeure partie de la crête avait été capturée à l’exception des défenses imposantes situées au sommet de la crête, autour de la côte 145. La 4e Division poursuivit le combat dans le secteur et, le 12 avril, toute la crête était aux mains des Canadiens.
La nouvelle de la victoire fut accueillie avec beaucoup de joie au Canada et dans les autres pays de l’Empire. Cette nouvelle était la bienvenue à un moment où l’on commençait à désespérer de voir la fin de la guerre. En dépit des succès initiaux obtenus par les troupes canadiennes, britanniques et françaises en avril 1917, l’offensive Nivelle ne conduisit pas à la victoire espérée. Les pertes énormes subies par la France – plus de 130 000 morts et blessés – conjuguées à l’épuisement ressenti après trois années de guerre incitèrent certaines des unités de l’Armée française à se mutiner. Il fallut une longue période de reconstitution des troupes et de récupération de leurs forces pour les combattants qui restaient.
Le Canada paya un fort tribut pour cet exploit. Près de 3 600 hommes furent tués en 4 jours et 7 000 autres furent blessés, ce qui représente les plus lourdes pertes du Canada dans une seule offensive au cours de toute la Première Guerre mondiale. D’autres opérations canadiennes particulièrement meurtrières, notamment celles de la Somme, de Passchendaele et de la campagne des Cent Jours, causèrent des pertes encore plus élevées en vies humaines, mais ces pertes résultaient de diverses offensives échelonnées sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Quatre soldats canadiens furent décorés de la Croix de Victoria pour des actes d’héroïsme pendant la bataille. Ce sont le capitaine Thain MacDowell, le soldat William Milne, le sergent suppléant Ellis Sifton et le soldat John Pattison.
Questions et débats cruciaux
Les historiens et les historiennes débattent de la question de savoir si la bataille de la crête de Vimy a marqué ou non la naissance du Canada en tant que nation moderne. Les historiens et les historiennes ne s’entendent pas sur l’importance militaire de la capture de la crête de Vimy.
Les deux activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Les deux activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Les élèves analyseront les perspectives d’historiens et d’historiennes sur les histoires de la bataille de la crête de Vimy en vue de relever les conventions liées à l’exercice de la profession d’historien ou d’historienne.
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Les élèves analyseront les histoires de la bataille de la crête de Vimy pour dégager les arguments des historiens et des historiennes concernant l’importance de la bataille.
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Le contenu de ce module est toujours en développement. De nouveaux liens seront ajoutés à mesure que nous explorerons des sources additionnelles. Toute recommandation quant au contenu du site est bienvenue!
Activité/Évaluation culminante
Afin de démontrer leur compréhension, les élèves répondront aux questions suivantes :
En petits groupes, les élèves rédigeront deux nouvelles entrées sur la bataille de la crête de Vimy : l’une pour un manuel destiné aux élèves du secondaire et l’autre pour le site Web de la Fondation Vimy. Les élèves annoteront ensuite leurs entrées en indiquant pourquoi ils et elles les ont écrites de telle ou telle façon.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure d’expliquer que les histoires sont écrites à des fins précises et s’adressent à des publics précis. Les élèves devraient aussi être en mesure de démontrer qu’ils et elles comprennent que la façon dont ces histoires ont été écrites – les conventions utilisées, les éléments de preuve inclus ou exclus – varieront selon le public auquel elles s’adressent et le but qu’elles poursuivent.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.
- Quelles questions les gens de notre génération devraient-ils poser au sujet de la campagne de Normandie?
- L’importance accordée à la bataille de la crête de Vimy est-elle exagérée?
En petits groupes, les élèves rédigeront deux nouvelles entrées sur la bataille de la crête de Vimy : l’une pour un manuel destiné aux élèves du secondaire et l’autre pour le site Web de la Fondation Vimy. Les élèves annoteront ensuite leurs entrées en indiquant pourquoi ils et elles les ont écrites de telle ou telle façon.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure d’expliquer que les histoires sont écrites à des fins précises et s’adressent à des publics précis. Les élèves devraient aussi être en mesure de démontrer qu’ils et elles comprennent que la façon dont ces histoires ont été écrites – les conventions utilisées, les éléments de preuve inclus ou exclus – varieront selon le public auquel elles s’adressent et le but qu’elles poursuivent.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.