Les Canadiens et la guerre en mer,
de 1914 à 1918
Objectif du module : Guidés par des questions de recherche et des questions axées sur l’enquête, les élèves feront des inférences fondées sur des éléments de preuve en vue de comprendre les causes et les conséquences de la guerre navale pendant la Première Guerre mondiale.
Public cible : De la 10e à la 12e année
Connaissances préalables requises : Des connaissances générales sur la Première Guerre mondiale; la deuxième bataille d’Ypres
CPH primaire visé : Les causes et les conséquences
CPH secondaires visés : Les sources
Public cible : De la 10e à la 12e année
Connaissances préalables requises : Des connaissances générales sur la Première Guerre mondiale; la deuxième bataille d’Ypres
CPH primaire visé : Les causes et les conséquences
CPH secondaires visés : Les sources
La situation
La Marine du Canada fut officiellement formée en 1910, à l’ère d’une course aux armements navals entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Dans les dernières années précédant la Première Guerre mondiale, l’opinion canadienne était divisée entre la formation d’une marine nationale autonome ou la fourniture de fonds et de volontaires à la Royal Navy pour qu’elle les protège chez eux et en haute mer. Le débat politique sur la question navale, qui dura de 1911 à 1914, ralentit la création de la Marine royale canadienne (MRC) jusqu’à ce que les événements en Europe viennent trancher la question. Quand la guerre éclata en 1914, le Canada avait très peu de navires prêts pour le service actif. Sa contribution se fit donc principalement par le recrutement de quelque 3 000 marins canadiens au sein de la Royal Navy.
Dans la foulée du blocus maritime de l’Allemagne contre la Grande-Bretagne, les attaques par U-boot ou sous-marins allemands s’intensifièrent en 1915 et s’étendirent à travers l’océan Atlantique jusqu’en Amérique du Nord en 1916. À ce moment-là, la Royal Navy était tout absorbée par la guerre dans les eaux européennes. Il revenait donc au gouvernement canadien de protéger ses propres eaux côtières contre les U-boot allemands durant la seconde moitié de la guerre. En 1918, la Marine royale canadienne était passée à plus de 5 000 officiers et marins travaillant à bord d’une centaine de navires de patrouille anti-sous-marine improvisés le long de la côte atlantique. Après l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, les navires de la marine américaine commencèrent eux aussi à patrouiller les eaux canadiennes.
Dans la foulée du blocus maritime de l’Allemagne contre la Grande-Bretagne, les attaques par U-boot ou sous-marins allemands s’intensifièrent en 1915 et s’étendirent à travers l’océan Atlantique jusqu’en Amérique du Nord en 1916. À ce moment-là, la Royal Navy était tout absorbée par la guerre dans les eaux européennes. Il revenait donc au gouvernement canadien de protéger ses propres eaux côtières contre les U-boot allemands durant la seconde moitié de la guerre. En 1918, la Marine royale canadienne était passée à plus de 5 000 officiers et marins travaillant à bord d’une centaine de navires de patrouille anti-sous-marine improvisés le long de la côte atlantique. Après l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, les navires de la marine américaine commencèrent eux aussi à patrouiller les eaux canadiennes.
Le contexte
Quoi, quand et où?
En 1914, la Grande-Bretagne possédait la plus importante marine du monde, mais sa flotte de guerre était concentrée chez elle à cause de la menace posée par l’Allemagne, qui comptait la deuxième plus importante flotte de combat du monde. La puissance navale de l’Allemagne, quant à elle, était limitée par sa dépendance à l’égard du charbon comme source de combustible et par l’imposante présence des îles Britanniques, qui rendait difficile l’accès de la flotte allemande à la haute mer. Ces deux grandes flottes de guerre se surveillaient mutuellement avec méfiance dans la mer du Nord, et il y eut quelques escarmouches entre elles. Elles s’affrontèrent dans une grande bataille au large du Jutland en mai 1916, qui ne donna aucun résultat décisif. Les Allemands ne pouvaient tout simplement pas « sortir », et la Grande-Bretagne se contentait de laisser la flotte allemande patrouiller le sud de la mer du Nord comme une abeille prise dans un bocal.
Les limites des navires au charbon de l’époque forcèrent rapidement l’Allemagne à mettre fin à ses opérations navales et aux activités de sa marine marchande en dehors de l’Europe. Par ailleurs, la Grande-Bretagne s’était dotée d’un réseau de bases navales et de postes de ravitaillement en charbon qui s’étendait sur toute la planète, ce qui donnait à ses forces navales une portée illimitée. En outre, la Grande-Bretagne avait la main haute sur pratiquement tous les câbles de télégraphie sous-marins du monde. Il était donc impossible pour des navires à vapeur en fuite de se dissimuler. Après avoir supprimé les croiseurs et les navires corsaires allemands à la fin de 1914, la Grande-Bretagne utilisa de plus en plus son réseau de bases navales, de postes de ravitaillement en charbon et de lignes télégraphiques pour faire obstacle aux pays neutres qui échangeaient encore avec l’Allemagne. En 1914, presque toute la navigation internationale dépendait du charbon britannique, bon marché et facilement accessible. Il suffisait donc à la Grande-Bretagne de refuser de fournir du charbon à quiconque ne se conformait pas à son blocus contre les Puissances centrales. Lorsque les États-Unis – le pays neutre le plus important et le plus problématique – entrèrent en guerre en 1917 du côté des Alliés, le blocus s’intensifia. Il ne fut levé qu’à la signature du traité de Versailles par l’Allemagne, en juin 1919.
La seule fois où l’Allemagne réussit à briser le blocus et à mener des opérations navales en haute mer, ce fut lorsqu’elle fit l’acquisition de sous-marins à moteur diesel-électrique, une nouvelle technologie. Ces derniers pouvaient tromper les patrouilles autour de la mer du Nord en plongeant, et leur source de combustible leur donnait une extraordinaire portée. Malheureusement peut-être, ce modèle de sous-marin n’était efficace que si l’Allemagne l’utilisait comme navire corsaire, faisant couler les navires marchands alliés dans un effort pour opposer son propre blocus à la Grande-Bretagne. Contrairement au blocus britannique, toutefois, le blocus allemand entraîna la perte de vies et de biens, car les sous-marins allemands firent couler des navires en abandonnant les équipages à leur triste sort. Les tentatives allemandes visant à lancer de telles campagnes sous-marines « sans restriction » en 1915 et en 1916 ne prirent fin qu’après d’énormes pressions diplomatiques exercées par les pays neutres. Finalement, en février 1917, les Allemands décidèrent de ne pas tenir compte de ces pressions dans une ultime tentative de gagner la guerre. Au printemps, ils avaient acculé le secteur des importations et du transport maritime de la Grande-Bretagne au bord de la crise, laquelle fut évitée grâce à la mise sur pied d’un système de convois pour escorter les navires de transport maritime. Entre-temps, la situation avait poussé les Américains à déclarer la guerre, ce qui scella le sort de l’Allemagne.
En vertu des lois internationales alors en vigueur, les deux blocus maritimes – tant celui des Britanniques que celui des Allemands – étaient illégaux. En règle générale, la Grande-Bretagne gérait le problème par la diplomatie et s’appuyait sur le pouvoir coercitif de la Royal Navy pour assurer le respect des vies humaines et de la propriété. Les pays neutres n’aimaient pas la situation, mais ils n’eurent jamais de raison valable de provoquer une véritable rupture des relations diplomatiques. Le blocus de l’Allemagne mené par ses sous-marins ne pouvait être réellement efficace que s’il alliait destruction et terreur : les Allemands coulaient tous les navires marchands qu’ils repéraient dans les eaux britanniques ou alliées et laissaient les équipages se débrouiller seuls dans des embarcations non pontées, ou pis encore. Les attaques sous-marines sans restriction étaient la manifestation de la guerre totale en mer.
Le blocus des Alliés finit par causer de sérieuses difficultés en Allemagne et en Autriche-Hongrie. Si les Alliés pouvaient consacrer tous leurs efforts à fabriquer des armes et combler les pénuries agricoles en important des produits d’outre-mer, les Puissances centrales n’avaient pas cette option. Le dilemme entre « des canons ou du beurre » était bien réel, et les décisions à cet égard risquaient de provoquer et provoquèrent effectivement la famine lorsque les récoltes ou le transport par rail – alimenté au charbon – firent défaut.
En 1914, la marine allemande ne représentait qu’une menace lointaine pour le Canada. C’est pourquoi [RO2] la Marine royale canadienne, fondée en 1910, était moribonde en 1914. Elle ne comptait que deux vieux croiseurs qui servaient à la formation et à la surveillance des pêches. Un de ces croiseurs, le NCSM Rainbow, s’aventura quand même au large de la Californie en août 1914, à la recherche de puissants croiseurs de l’escadrille allemande du Pacifique. Les navires de l’escadrille allemande se rassemblaient dans le Pacifique Est [RO3] pour rentrer chez eux en passant par l’Amérique du Sud. Le NCSM Rainbow vint à 80 kilomètres d’un navire allemand, mais il n’y eut aucun échange de feu entre les deux.
En novembre 1914, l’escadrille allemande du Pacifique détruisit une petite force britannique qui l’avait interceptée au large du Chili. Parmi les morts figuraient quatre aspirants de la Marine royale canadienne; il s’agissait des premières victimes de la marine canadienne. Par la suite, en décembre 1914, l’escadrille allemande fut détruite au large des îles Malouines. Les Britanniques eurent tôt fait d’éliminer tous les navires allemands qui se trouvaient en mer, et leur blocus empêcha la principale flotte allemande de sortir de chez elle. Par conséquent, durant les premières années de la guerre, il n’était pas vraiment nécessaire qu’une importante force navale soit présente sur la côte est du Canada. Quelque 3 000 Canadiens s’enrôlèrent dans la Marine royale canadienne pour servir dans la Royal Navy, mais la vaste majorité des effectifs du Canada joignit les rangs de l’armée qui combattait sur le front occidental.
En 1915, les Allemands commencèrent à recourir de plus en plus aux sous-marins à moteur diesel-électrique pour leurs opérations de guerre en Atlantique Nord. En juillet 1916, un grand cargo sous-marin atteignit les États-Unis. Trois mois plus tard, le sous-marin de combat allemand U53 se rendit à Newport, dans le Rhode Island, et coula cinq navires marchands alliés au large de Nantucket alors qu’il retournait en Allemagne. En février 1917, l’Allemagne leva finalement toutes les restrictions sur les attaques contre des navires marchands alliés; il était désormais possible qu’elle lance des attaques dans l’Atlantique Ouest.
Les attaques allemandes contre les navires marchands en 1917 amenèrent la Grande-Bretagne au bord de la catastrophe et l’empêchaient de venir en aide au Canada alors que ses pertes grimpaient en flèche. Sa réponse aux attaques sous-marines consista à mettre sur pied un système de transport maritime par convois escortés pour protéger les navires de transport transatlantique. La Marine royale canadienne joua un rôle primordial dans cette tâche.
Les U-boot arrivèrent enfin à proximité du Canada au printemps de 1918. En juillet, le U156 coula deux voiliers au large de l’île de Sable, puis patrouilla brièvement les eaux au large de la côte américaine avant de remonter vers le nord et d’incendier une goélette neuve près de Grand Manan, au Nouveau-Brunswick. Au cours du mois suivant, le U156 détruisit une grande partie de la flottille de goélettes de pêche au sud de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, et livra bataille contre le navire à vapeur Luz Blanca au large d’Halifax. À la fin d’août, le U156 captura le chalutier à vapeur Triumph au large de Canso. Il arma le petit navire et l’utilisa pour attaquer la flottille de pêche jusqu’à ce que ses réserves de charbon soient épuisées. Lorsqu’une patrouille de la Marine royale canadienne le rattrapa enfin le 25 août au large de Saint-Pierre, le U156 avait coulé sept goélettes et s’apprêtait à en envoyer d’autres par le fond. Le U-boot était trop gros et trop puissamment armé pour que la minuscule flotte de patrouilleurs canadiens puisse s’y attaquer. Le U156 lui échappa donc, mais il fut détruit par une mine alors qu’il retournait chez lui. Deux autres U-boot effectuèrent des patrouilles dans les eaux canadiennes avant la fin de la guerre, sans provoquer d’incident majeur.
L’attaque perpétrée sur la côte est du Canada força le pays à composer avec une dure réalité : lorsque le danger atteindrait les côtes du Canada, les marines des grandes puissances seraient probablement trop occupées pour lui venir en aide. S’il s’avérait nécessaire de défendre les côtes canadiennes, il reviendrait aux Canadiens d’y voir eux-mêmes.
En 1914, la Grande-Bretagne possédait la plus importante marine du monde, mais sa flotte de guerre était concentrée chez elle à cause de la menace posée par l’Allemagne, qui comptait la deuxième plus importante flotte de combat du monde. La puissance navale de l’Allemagne, quant à elle, était limitée par sa dépendance à l’égard du charbon comme source de combustible et par l’imposante présence des îles Britanniques, qui rendait difficile l’accès de la flotte allemande à la haute mer. Ces deux grandes flottes de guerre se surveillaient mutuellement avec méfiance dans la mer du Nord, et il y eut quelques escarmouches entre elles. Elles s’affrontèrent dans une grande bataille au large du Jutland en mai 1916, qui ne donna aucun résultat décisif. Les Allemands ne pouvaient tout simplement pas « sortir », et la Grande-Bretagne se contentait de laisser la flotte allemande patrouiller le sud de la mer du Nord comme une abeille prise dans un bocal.
Les limites des navires au charbon de l’époque forcèrent rapidement l’Allemagne à mettre fin à ses opérations navales et aux activités de sa marine marchande en dehors de l’Europe. Par ailleurs, la Grande-Bretagne s’était dotée d’un réseau de bases navales et de postes de ravitaillement en charbon qui s’étendait sur toute la planète, ce qui donnait à ses forces navales une portée illimitée. En outre, la Grande-Bretagne avait la main haute sur pratiquement tous les câbles de télégraphie sous-marins du monde. Il était donc impossible pour des navires à vapeur en fuite de se dissimuler. Après avoir supprimé les croiseurs et les navires corsaires allemands à la fin de 1914, la Grande-Bretagne utilisa de plus en plus son réseau de bases navales, de postes de ravitaillement en charbon et de lignes télégraphiques pour faire obstacle aux pays neutres qui échangeaient encore avec l’Allemagne. En 1914, presque toute la navigation internationale dépendait du charbon britannique, bon marché et facilement accessible. Il suffisait donc à la Grande-Bretagne de refuser de fournir du charbon à quiconque ne se conformait pas à son blocus contre les Puissances centrales. Lorsque les États-Unis – le pays neutre le plus important et le plus problématique – entrèrent en guerre en 1917 du côté des Alliés, le blocus s’intensifia. Il ne fut levé qu’à la signature du traité de Versailles par l’Allemagne, en juin 1919.
La seule fois où l’Allemagne réussit à briser le blocus et à mener des opérations navales en haute mer, ce fut lorsqu’elle fit l’acquisition de sous-marins à moteur diesel-électrique, une nouvelle technologie. Ces derniers pouvaient tromper les patrouilles autour de la mer du Nord en plongeant, et leur source de combustible leur donnait une extraordinaire portée. Malheureusement peut-être, ce modèle de sous-marin n’était efficace que si l’Allemagne l’utilisait comme navire corsaire, faisant couler les navires marchands alliés dans un effort pour opposer son propre blocus à la Grande-Bretagne. Contrairement au blocus britannique, toutefois, le blocus allemand entraîna la perte de vies et de biens, car les sous-marins allemands firent couler des navires en abandonnant les équipages à leur triste sort. Les tentatives allemandes visant à lancer de telles campagnes sous-marines « sans restriction » en 1915 et en 1916 ne prirent fin qu’après d’énormes pressions diplomatiques exercées par les pays neutres. Finalement, en février 1917, les Allemands décidèrent de ne pas tenir compte de ces pressions dans une ultime tentative de gagner la guerre. Au printemps, ils avaient acculé le secteur des importations et du transport maritime de la Grande-Bretagne au bord de la crise, laquelle fut évitée grâce à la mise sur pied d’un système de convois pour escorter les navires de transport maritime. Entre-temps, la situation avait poussé les Américains à déclarer la guerre, ce qui scella le sort de l’Allemagne.
En vertu des lois internationales alors en vigueur, les deux blocus maritimes – tant celui des Britanniques que celui des Allemands – étaient illégaux. En règle générale, la Grande-Bretagne gérait le problème par la diplomatie et s’appuyait sur le pouvoir coercitif de la Royal Navy pour assurer le respect des vies humaines et de la propriété. Les pays neutres n’aimaient pas la situation, mais ils n’eurent jamais de raison valable de provoquer une véritable rupture des relations diplomatiques. Le blocus de l’Allemagne mené par ses sous-marins ne pouvait être réellement efficace que s’il alliait destruction et terreur : les Allemands coulaient tous les navires marchands qu’ils repéraient dans les eaux britanniques ou alliées et laissaient les équipages se débrouiller seuls dans des embarcations non pontées, ou pis encore. Les attaques sous-marines sans restriction étaient la manifestation de la guerre totale en mer.
Le blocus des Alliés finit par causer de sérieuses difficultés en Allemagne et en Autriche-Hongrie. Si les Alliés pouvaient consacrer tous leurs efforts à fabriquer des armes et combler les pénuries agricoles en important des produits d’outre-mer, les Puissances centrales n’avaient pas cette option. Le dilemme entre « des canons ou du beurre » était bien réel, et les décisions à cet égard risquaient de provoquer et provoquèrent effectivement la famine lorsque les récoltes ou le transport par rail – alimenté au charbon – firent défaut.
En 1914, la marine allemande ne représentait qu’une menace lointaine pour le Canada. C’est pourquoi [RO2] la Marine royale canadienne, fondée en 1910, était moribonde en 1914. Elle ne comptait que deux vieux croiseurs qui servaient à la formation et à la surveillance des pêches. Un de ces croiseurs, le NCSM Rainbow, s’aventura quand même au large de la Californie en août 1914, à la recherche de puissants croiseurs de l’escadrille allemande du Pacifique. Les navires de l’escadrille allemande se rassemblaient dans le Pacifique Est [RO3] pour rentrer chez eux en passant par l’Amérique du Sud. Le NCSM Rainbow vint à 80 kilomètres d’un navire allemand, mais il n’y eut aucun échange de feu entre les deux.
En novembre 1914, l’escadrille allemande du Pacifique détruisit une petite force britannique qui l’avait interceptée au large du Chili. Parmi les morts figuraient quatre aspirants de la Marine royale canadienne; il s’agissait des premières victimes de la marine canadienne. Par la suite, en décembre 1914, l’escadrille allemande fut détruite au large des îles Malouines. Les Britanniques eurent tôt fait d’éliminer tous les navires allemands qui se trouvaient en mer, et leur blocus empêcha la principale flotte allemande de sortir de chez elle. Par conséquent, durant les premières années de la guerre, il n’était pas vraiment nécessaire qu’une importante force navale soit présente sur la côte est du Canada. Quelque 3 000 Canadiens s’enrôlèrent dans la Marine royale canadienne pour servir dans la Royal Navy, mais la vaste majorité des effectifs du Canada joignit les rangs de l’armée qui combattait sur le front occidental.
En 1915, les Allemands commencèrent à recourir de plus en plus aux sous-marins à moteur diesel-électrique pour leurs opérations de guerre en Atlantique Nord. En juillet 1916, un grand cargo sous-marin atteignit les États-Unis. Trois mois plus tard, le sous-marin de combat allemand U53 se rendit à Newport, dans le Rhode Island, et coula cinq navires marchands alliés au large de Nantucket alors qu’il retournait en Allemagne. En février 1917, l’Allemagne leva finalement toutes les restrictions sur les attaques contre des navires marchands alliés; il était désormais possible qu’elle lance des attaques dans l’Atlantique Ouest.
Les attaques allemandes contre les navires marchands en 1917 amenèrent la Grande-Bretagne au bord de la catastrophe et l’empêchaient de venir en aide au Canada alors que ses pertes grimpaient en flèche. Sa réponse aux attaques sous-marines consista à mettre sur pied un système de transport maritime par convois escortés pour protéger les navires de transport transatlantique. La Marine royale canadienne joua un rôle primordial dans cette tâche.
Les U-boot arrivèrent enfin à proximité du Canada au printemps de 1918. En juillet, le U156 coula deux voiliers au large de l’île de Sable, puis patrouilla brièvement les eaux au large de la côte américaine avant de remonter vers le nord et d’incendier une goélette neuve près de Grand Manan, au Nouveau-Brunswick. Au cours du mois suivant, le U156 détruisit une grande partie de la flottille de goélettes de pêche au sud de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, et livra bataille contre le navire à vapeur Luz Blanca au large d’Halifax. À la fin d’août, le U156 captura le chalutier à vapeur Triumph au large de Canso. Il arma le petit navire et l’utilisa pour attaquer la flottille de pêche jusqu’à ce que ses réserves de charbon soient épuisées. Lorsqu’une patrouille de la Marine royale canadienne le rattrapa enfin le 25 août au large de Saint-Pierre, le U156 avait coulé sept goélettes et s’apprêtait à en envoyer d’autres par le fond. Le U-boot était trop gros et trop puissamment armé pour que la minuscule flotte de patrouilleurs canadiens puisse s’y attaquer. Le U156 lui échappa donc, mais il fut détruit par une mine alors qu’il retournait chez lui. Deux autres U-boot effectuèrent des patrouilles dans les eaux canadiennes avant la fin de la guerre, sans provoquer d’incident majeur.
L’attaque perpétrée sur la côte est du Canada força le pays à composer avec une dure réalité : lorsque le danger atteindrait les côtes du Canada, les marines des grandes puissances seraient probablement trop occupées pour lui venir en aide. S’il s’avérait nécessaire de défendre les côtes canadiennes, il reviendrait aux Canadiens d’y voir eux-mêmes.
Questions et débats cruciaux
Les trois activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Dans l’optique du droit international, les élèves exploreront les causes et les conséquences des blocus maritimes britannique et allemand.
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Les élèves examineront les conséquences de la bataille du Jutland de 1916 par l’entremise des réactions aux résultats de la bataille.
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Les élèves exploreront la menace grandissante des sous-marins allemands et comment elle a influencé le débat portant sur la défense au pays par opposition à la défense mondiale de l’Empire.
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Le contenu de ce module est toujours en développement. De nouveaux liens seront ajoutés à mesure que nous explorerons des sources additionnelles. Toute recommandation quant au contenu du site est bienvenue!
Activité/Évaluation culminante
Pour démontrer leur compréhension des causes et des conséquences de la guerre navale menée pendant la Première Guerre mondiale, les élèves exploreront comment la guerre en mer s’est fait sentir sur le débat en sol canadien. Les élèves créeront des affiches illustrant le débat entre Laurier et Borden, ou entre la défense du pays et la défense mondiale de l’Empire. Quelle vision du Canada a prévalu?
Les élèves devraient être en mesure d’expliquer dans ce module que les événements ont de multiples causes et entraînent de multiples conséquences, et de dégager des conséquences involontaires des événements. Les élèves devraient aussi manifester une compréhension émergente du fait que les événements de l’histoire n’étaient pas inévitables et qu’ils étaient le résultat d’une intention humaine et de l’action humaine.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.
Les élèves devraient être en mesure d’expliquer dans ce module que les événements ont de multiples causes et entraînent de multiples conséquences, et de dégager des conséquences involontaires des événements. Les élèves devraient aussi manifester une compréhension émergente du fait que les événements de l’histoire n’étaient pas inévitables et qu’ils étaient le résultat d’une intention humaine et de l’action humaine.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.