Lens – la bataille de la côte 70,
de juin à septembre 1917
Objectif du module : Guidés par des questions de recherche et des questions axées sur l’enquête, les élèves évalueront les événements de l’été de 1917 en tant qu’exemples de continuité et de changement dans la Grande Guerre.
Public cible : De la 10e à la 12e année Connaissances préalables requises : Des connaissances générales sur la Première Guerre mondiale; la bataille de la crête de Vimy CPH primaire visé : La continuité et le changement CPH secondaires visés : La pertinence historique |
Interessé à combiner le projet Nous nous souviendrons d'eux à certaines des activités de ce module? Voici les liens à deux dossiers de service de soldats dont les récits sont reliés au sujet de ce module: Private James Carroll Private Russell John Boland |
La situation
Au printemps de 1917, les positions des troupes canadiennes dans la région de la crête de Vimy surplombaient les importants bassins houillers de Douai ainsi que la ville minière de Lens, en France. En juin 1917, Arthur Currie fut promu au grade de lieutenant-général, devenant le premier Canadien à prendre le commandement du Corps canadien. Sa première mission était de monter une attaque d’envergure sur Lens afin de détourner l’attention des Allemands de la grande offensive britannique menée durant l’été à Ypres, mieux connue sous le nom de la bataille de Passchendaele. Le général Currie remit en question le choix de ses supérieurs britanniques et leur proposa plutôt de capturer la côte 70 donnant sur Lens, afin d’inciter les Allemands à lancer une contre-attaque et à tomber ainsi dans une vaste embuscade tendue par les Canadiens. Les Britanniques se rangèrent à son avis. Cette décision marqua la première de plusieurs occasions où le général Currie amena les autorités britanniques à changer leurs plans.
La plupart des opérations menées sur le front ouest, notamment la bataille de la crête de Vimy, nécessitaient une collaboration étroite avec les troupes britanniques et d’autres troupes des dominions. L’opération menée en août 1917 à la côte 70 se distingue comme étant la victoire dans laquelle les Canadiens s’illustrèrent le plus au cours de toute la Première Guerre mondiale. La bataille de la côte 70 marqua également une étape importante de l’évolution des méthodes d’attaque utilisées par les Canadiens et les Britanniques, et visant à causer le plus grand nombre possible de blessés et de morts chez les Allemands tout en limitant au maximum leurs propres pertes.
La plupart des opérations menées sur le front ouest, notamment la bataille de la crête de Vimy, nécessitaient une collaboration étroite avec les troupes britanniques et d’autres troupes des dominions. L’opération menée en août 1917 à la côte 70 se distingue comme étant la victoire dans laquelle les Canadiens s’illustrèrent le plus au cours de toute la Première Guerre mondiale. La bataille de la côte 70 marqua également une étape importante de l’évolution des méthodes d’attaque utilisées par les Canadiens et les Britanniques, et visant à causer le plus grand nombre possible de blessés et de morts chez les Allemands tout en limitant au maximum leurs propres pertes.
Le contexte
L’intervention canadienne à la crête de Vimy ne se termina pas lorsque celle-ci fut capturée en avril 1917. Plus tard au cours du printemps et de l’été 1917, le Corps canadien se servit de la crête de Vimy comme base pour poursuivre son offensive vers le nord-est, en direction de la ville minière de Lens, en France. Les Canadiens lancèrent une série de petites attaques et de raids de tranchées, de mai à juillet 1917, qui culminèrent par l’attaque d’envergure contre la côte 70 et la colline de Sallaumines le 15 août 1917. La mission du Corps canadien, qui se poursuivit jusqu’au milieu de 1917, consistait à cerner et à affaiblir les unités allemandes dans la région de Vimy et de Lens. D’importantes unités allemandes avaient été envoyées dans cette région après la chute de la crête de Vimy en avril 1917. Le général Currie devait empêcher ces Allemands de se frayer un chemin au nord afin qu’ils ne puissent pas contrecarrer la grande offensive du feld-maréchal Haig, prévue à l’été, que l’on nomma la troisième bataille d’Ypres ou encore la bataille de Passchendaele. La pression exercée par le Corps canadien à Lens allait également alléger la pression sur l’Armée française, qui avait désespérément besoin de se reposer et de se reconstituer après de cuisantes défaites subies en 1916 et au début de 1917. Les pertes françaises et l’épuisement général contribuèrent à une vague de mutineries en avril et mai 1917. Des soldats des armées russes se mutinèrent également sur le front est, où s’était amorcée la Révolution russe.
Les Canadiens commandés par le général Currie faisaient partie de la Première Armée britannique du général Henry Horne. Le controversé feld-maréchal Douglas Haig avait d’abord ordonné au général Horne et aux troupes canadiennes de capturer Lens directement dans un assaut frontal. Lors d’une conférence de planification tenue le 10 juillet 1917, Currie rejeta cette idée, la jugeant trop risquée. Il proposa plutôt de mener une attaque limitée pour s’emparer de la côte 70 et de la colline de Sallaumines surplombant Lens. Currie espérait piéger les Allemands en les faisant sortir de leurs tranchées et abris autour de Lens pour contre-attaquer la côte 70, où les Canadiens les attendraient. Contrairement à la bataille de la crête de Vimy en avril, alors que d’importantes forces britanniques avaient prêté main-forte aux Canadiens, Currie devait cette fois compter presque exclusivement sur des soldats canadiens pour l’attaque contre la côte 70. Cet été-là, toutes les forces de réserve de la Grande-Bretagne et des dominions étaient engagées dans la bataille entre Ypres et Passchendaele.
En raison de l’été anormalement pluvieux, il fallut reporter l’opération, car on dépendait d’observations aériennes pour diriger les tirs d’artillerie. Enfin, le 15 août 1917, la principale attaque canadienne contre la côte 70 débuta par un barrage d’artillerie nourri. Les canons lourds des Canadiens et des Britanniques, dont beaucoup étaient situés sur la crête de Vimy, améliorèrent les méthodes qui avaient été employées dans la bataille de la crête de Vimy pour « neutraliser » les batteries d’artillerie ennemies. Les artilleurs canadiens découvrirent qu’il était presque impossible de mener des frappes directes à longue portée contre les positions d’artillerie allemandes. Par contre, un tir continu d’obus explosifs et d’obus à gaz contre les soldats ennemis forçait ces derniers à mettre leurs masques à gaz et à se réfugier dans les tranchées et abris, de sorte qu’ils étaient incapables de tirer.
Épuisées, les troupes d’assaut canadiennes à la côte 70 reçurent rapidement le renfort de nouvelles troupes, y compris des unités de mitrailleuses. La zone capturée avait été choisie avec soin afin que toute tentative des Allemands pour s’en approcher tombe sous la portée des tirs de l’artillerie canadienne. Comme Currie l’avait prévu, les troupes allemandes contre-attaquèrent la côte 70 pas moins de 21 fois en 10 jours, dans un effort pour en reprendre le contrôle. Chaque fois, elles se heurtèrent à un barrage de balles et d’obus canadiens. Cependant, les Allemands n’abandonnèrent pas les ruines de Lens comme on l’avait espéré. Les soldats canadiens s’efforcèrent de porter leur attaque jusque dans les rues bombardées, mais ils étaient systématiquement refoulés par les tirs allemands. Currie n’en atteignit pas moins son objectif de provoquer l’usure des forces ennemies et obligea de nombreuses troupes allemandes à se concentrer sur la défense de Lens. Lorsque les principaux combats prirent fin vers le 25 août 1917, les pertes canadiennes s’élevaient à 10 000 hommes comparativement à environ 25 000 hommes du côté des Allemands. Cette bataille marqua un virage dans la guerre d’usure en transformant l’équilibre entre les dommages infligés et les pertes subies par les troupes alliées. Elle fournit aux Alliés l’occasion de mettre au point la méthode d’attaque qui leur permettrait de remporter la guerre en minant les forces allemandes sur les champs de bataille durant les 15 derniers mois de la guerre.
Les Canadiens commandés par le général Currie faisaient partie de la Première Armée britannique du général Henry Horne. Le controversé feld-maréchal Douglas Haig avait d’abord ordonné au général Horne et aux troupes canadiennes de capturer Lens directement dans un assaut frontal. Lors d’une conférence de planification tenue le 10 juillet 1917, Currie rejeta cette idée, la jugeant trop risquée. Il proposa plutôt de mener une attaque limitée pour s’emparer de la côte 70 et de la colline de Sallaumines surplombant Lens. Currie espérait piéger les Allemands en les faisant sortir de leurs tranchées et abris autour de Lens pour contre-attaquer la côte 70, où les Canadiens les attendraient. Contrairement à la bataille de la crête de Vimy en avril, alors que d’importantes forces britanniques avaient prêté main-forte aux Canadiens, Currie devait cette fois compter presque exclusivement sur des soldats canadiens pour l’attaque contre la côte 70. Cet été-là, toutes les forces de réserve de la Grande-Bretagne et des dominions étaient engagées dans la bataille entre Ypres et Passchendaele.
En raison de l’été anormalement pluvieux, il fallut reporter l’opération, car on dépendait d’observations aériennes pour diriger les tirs d’artillerie. Enfin, le 15 août 1917, la principale attaque canadienne contre la côte 70 débuta par un barrage d’artillerie nourri. Les canons lourds des Canadiens et des Britanniques, dont beaucoup étaient situés sur la crête de Vimy, améliorèrent les méthodes qui avaient été employées dans la bataille de la crête de Vimy pour « neutraliser » les batteries d’artillerie ennemies. Les artilleurs canadiens découvrirent qu’il était presque impossible de mener des frappes directes à longue portée contre les positions d’artillerie allemandes. Par contre, un tir continu d’obus explosifs et d’obus à gaz contre les soldats ennemis forçait ces derniers à mettre leurs masques à gaz et à se réfugier dans les tranchées et abris, de sorte qu’ils étaient incapables de tirer.
Épuisées, les troupes d’assaut canadiennes à la côte 70 reçurent rapidement le renfort de nouvelles troupes, y compris des unités de mitrailleuses. La zone capturée avait été choisie avec soin afin que toute tentative des Allemands pour s’en approcher tombe sous la portée des tirs de l’artillerie canadienne. Comme Currie l’avait prévu, les troupes allemandes contre-attaquèrent la côte 70 pas moins de 21 fois en 10 jours, dans un effort pour en reprendre le contrôle. Chaque fois, elles se heurtèrent à un barrage de balles et d’obus canadiens. Cependant, les Allemands n’abandonnèrent pas les ruines de Lens comme on l’avait espéré. Les soldats canadiens s’efforcèrent de porter leur attaque jusque dans les rues bombardées, mais ils étaient systématiquement refoulés par les tirs allemands. Currie n’en atteignit pas moins son objectif de provoquer l’usure des forces ennemies et obligea de nombreuses troupes allemandes à se concentrer sur la défense de Lens. Lorsque les principaux combats prirent fin vers le 25 août 1917, les pertes canadiennes s’élevaient à 10 000 hommes comparativement à environ 25 000 hommes du côté des Allemands. Cette bataille marqua un virage dans la guerre d’usure en transformant l’équilibre entre les dommages infligés et les pertes subies par les troupes alliées. Elle fournit aux Alliés l’occasion de mettre au point la méthode d’attaque qui leur permettrait de remporter la guerre en minant les forces allemandes sur les champs de bataille durant les 15 derniers mois de la guerre.
Questions et débats cruciaux
Les trois activités proposées aux élèves dans ce module visent à répondre aux questions et aux débats cruciaux portant sur le sujet à l’étude, et sont inspirées des repères de la pensée historique relatifs à chacun des concepts de la pensée historique abordés dans le module. Les activités sont destinées à être réalisées dans l’ordre. Veuillez cliquer ci-dessous pour voir un aperçu des activités, des questions d’orientation et des questions supplémentaires que l’enseignant ou l’enseignante peut présenter.
Les élèves réaliseront une étude de cas pour comparer la bataille de la crête de Vimy et celle de la côte 70.
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Les élèves créeront une ligne du temps qui les amènera à explorer les événements de l’été de 1917.
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Les élèves pousseront plus loin l’élaboration de leur ligne du temps en examinant le progrès et la régression selon le point de vue de trois parties : les Britanniques, les Canadiens et les Allemands.
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Le contenu de ce module est toujours en développement. De nouveaux liens seront ajoutés à mesure que nous explorerons des sources additionnelles. Toute recommandation quant au contenu du site est bienvenue!
Activité/Évaluation culminante
Pour démontrer leur compréhension de la continuité et du changement qui ont caractérisé la Grande Guerre, les élèves présenteront un argument pour déterminer si on peut considérer que les événements de l’été de 1917 ont constitué, pour le Canada ou pour les deux autres pays étudiés dans le présent module, une période exceptionnelle de la guerre ou s’il s’agit simplement d’événements qui faisaient partie d’une période plus longue de la guerre. Les élèves expliqueront comment cela devrait se traduire dans les manuels scolaires et justifieront leurs réponses.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure de décrire clairement par leur argument la périodisation des événements de l’été de 1917. Les élèves devraient aussi être en mesure d’expliquer dans ce module qu’ils et elles comprennent comment reconnaître le changement au fil du temps.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.
Les élèves qui font preuve d’un raisonnement avancé seront en mesure de décrire clairement par leur argument la périodisation des événements de l’été de 1917. Les élèves devraient aussi être en mesure d’expliquer dans ce module qu’ils et elles comprennent comment reconnaître le changement au fil du temps.
Nous encourageons le recours aux ressources du Projet de la pensée historique en plus des recommandations du programme d’études provincial pour évaluer la pensée des élèves dans ce module.